Dissident, il va sans dire

Ce texte met en scène une mère et son fils. À son travail, elle sera bientôt remplacée par un ordinateur. Lui ne se présente pas à ses entretiens d’embauche. Elle s’inquiète pour son avenir à lui. Mais il échappe à tout discours, à toute discussion. Il se tait, il n’explique ni ses absences, ni ses manquements. Dissident, il va sans dire. Tous les deux sont en prise avec une situation intime complexe à appréhender, et une situation sociale préoccupante.

L’Arche éditeur décrit ainsi leur relation : « Ce qui se passe entre eux risque tout le temps d’être nul. Pourtant on n’est pas loin, entre eux deux, de ce qu’on pourrait appeler une passion, une intelligence. »

Le texte de Michel Vinaver mêle l’intime à la réalité sociale. Il permet de mettre en scène un fragment de vie familiale par le prisme duquel nous regardons les injonctions de notre monde contemporain, en quête permanente de gain de productivité ; un monde où notre respectabilité se mesure à notre engagement au travail. Le personnage du fils met en crise cette vision. Il incarne une partie d’une jeune génération qui est montrée du doigt, désignée comme inapte. Il aspire juste à autre chose. À quoi ?

Note de création

Dissident, il va sans dire rejoint les pièces de notre répertoire qui ne jouent pas dans des lieux dédiés. Nous profitons de ces créations dites hors-les-murs, de cette proximité des spectateurices, pour travailler sur les détails, le positionnement d’une main, une respiration. Celleux qui regardent sont pris·e·s dans l’espace théâtral ; nous veillons à leur immersion dans la fable pour qu’iels ressentent physiquement la présence des acteurs. Nous venons jouer dans leurs lieux de vie, dans leurs établissements scolaires, maisons de quartier, pourquoi pas leurs salons. Et nous y apportons l’inconnu, celui de la fiction. Nous créerons Dissident, il va sans dire à l’occasion de différents laboratoires de création dans des lycées et dans des maisons de quartier. Notre enjeu est de recréer le huis-clos familial uniquement par l’interprétation des acteurs·ices et leur force d’évocation, sans élément scénographique ; réussir à installer cette intimité et cette familiarité dans des lieux toujours différents et aux esthétiques plus ou moins favorables.

Avec : Tiebeu Marc-Henry Brissy Ghadout & Malou Vigier
Mise en scène : Émilie Le Roux
Création & régie lumière : Éric Marynower

Coproduction : L’Empreinte – scène nationale Brive-Tulle, Le TMG – Grenoble, Le Théâtre des Bergeries – Noisy-le-Sec

Les veilleurs [compagnie théâtrale] est conventionnée par le Ministère de la culture / DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de l’Isère, la Ville de Grenoble, et soutenue par le Département de la Seine-Saint-Denis et la Spedidam